Les trois plaquettes heureusement regroupées ici, Ciseaux carrés, Une quarantaine et Un danseur évident, ont été publiées pour la première fois, à l’enseigne de l’Arbre à paroles, respectivement en 1995, 1997 et 2004. Aussi l’encre des poèmes qu’ils contiennent ne vient-elle pas de sécher : les moins neufs ont plus de seize ans et les plus récents moins de huit. En outre, si les deux premiers recueils se suivent d’assez près, le dernier est paru presque dix ans après le premier et sept ans après le second… Cette ronde de chiffres est riche de deux enseignements. D’abord, elle nous prouve avec éclat que la poésie de Karel Logist ne vieillit pas. Le temps est en effet passé en vain sur ces trois recueils. Malgré la quarantaine éponyme de l’un d’eux, les poèmes qu’ils contiennent n’ont pas pris une ride. Ils demeurent pareils à eux-mêmes, légers, lumineux, insaisissables, ni jeunes, ni vieux, sans âge, inaltérables et aériens. Ils pourraient avoir été écrits hier ou l’être demain.
Karel Logist est né en 1962. Lauréat de plusieurs prix de poésie, dont le Prix Robert Goffin, le Prix du Parlement de la Communauté française ou encore le Prix Marcel Thiry, il travaille comme documentaliste à l’Université de Liège. Ces derniers temps, Le Castor Astral a publié Tout emporter, une anthologie personnelle, l’Arbre à paroles a réuni ses Mesures du possible et Espace Nord vient de rééditer son récit Dés d’enfance. Karel Logist est aussi critique littéraire, nouvelliste et animateur d’ateliers d’écriture poétique. Si Desperados est déjà son quinzième livre, c’est d’abord son premier texte lipogramme, selon une contrainte chère à l’OuLiPo.