La compassion naît de la reconnaissance de toutes les créatures vivantes comme membres de notre « famille »
Kenneth Meadows, L’envol de l’aigle
Le thème « Honorer le vivant » a pris naissance au cœur du premier confinement et s’est déployé durant l’hiver et le printemps derniers, au fil de propositions d’écriture en ligne. Des rencontres ont été proposées par la suite en forêt, dans les jardins privés, des parcs, en bordure de ruisseaux, autour d’un lac, au milieu des clairières, de carrières, de prés et de rochers…
Explorer les « Manières d’être vivant », telle était notre invitation : donner la parole aux autres règnes, aux grandes forces cosmiques que sont le feu, la terre, l’air et l’eau. Replacer l’humain parmi les manifestations de la vie, et non au centre…
Pour amener de la cohérence dans ce parcours poétique, nous nous sommes appuyées sur certaines traditions ancestrales, dont la pratique de la « roue médecine » amérindienne (croix inscrite dans un cercle), basée sur les 4 points cardinaux (directions), et qui symbolise la vision du monde, du cosmos et de la vie. Chaque direction est associée à une force cosmique (élément), une saison, un moment de la journée, un âge de la vie, des qualités et attitudes. Par exemple, l’Est est relié au printemps, à l’élément feu, au soleil levant, à la naissance et à l’enfance, à la curiosité, à l’éveil, à l’émerveillement, à l’élan…
Nous avons donc tenté d’écouter plus loin que nous, au plus près du vivant. Observer ses moindres et minuscules ou larges mouvements. Sentir le souffle infime, le battement imperceptible, le frôlement du plus humble ou de l’immense. Humer « l’haleine des troupeaux », l’odeur des sèves, des éclosions secrètes, des furtives ou infinies présences. Entendre le murmure du myosotis, le soupir du vieil arbre, la respiration de l’oiseau, le chant de la terre. Et ouvrir les bras jusqu’à « toucher les bords du monde ».
Les animatrices : Agnès Henrard, Françoise Buron, Nathalie Henrard, Clara Di Verde, Fanny-Sun Klinkenberg.